Anachronique : Blake Babies (College Rock)


Blake Babies était un groupe originaire de Boston (Massachusetts) composé de John Strohm, Freda Love et Juliana Hatfield. Il aimait le college rock. Son truc à lui, c’était la station radio de son université qui jouaite ses titres en boucles tandis que tous les étudiants du campus passaient la journée à sécher les cours sur la pelouse devant le dôme. Avec Blake Babies, toute la culture high school / college US est magnifiée, le groupe est l’un des meilleurs représentants du genre, la faute à Juliana Hatfield et sa voix sucrée. J’ai croisé le chemin de ce groupe par l’intermédiaire de Wyatt Blair (Lolipop Records) qui est maitre en question de friandises, no surprise
Sunburn est son quatrième album. Paru sur Mammoth Records, il est composé de nombreux titres de rock alternatif à très forte tendance power pop. Si la voix de Juliana est le principal moteur de ces créations, on se laisse également séduire par un rock’n’roll qui flirte déjà avec les années 90s grungry comme il faut. C’est ce que laisse paraître “Star“. Le titre force le ton après une double introduction à inscrire au panthéon des titres twee-pop-gentils. Le premier, “I’m Not Your Mother“, est un morceau pour les gens heureux. Une fois encore, Blake Babies nous fait entrer dans l’univers du générique d’une série TV un peu niaise. Tout y va bien, toujours, en toute circonstance.
Out There” est probablement l’un des meilleurs titres de power pop jamais produits. Raison d’être de cet article, il fait partie de ces immortels qui ont causé l’amour de milliers d’adolescent. On s’image découvrir ce titre à 15 ans, dans sa chambre tapie de posters au mur. Vous n’avez pas connu ça ? Que les dieux de la power pop vous gardent. Le niveau de cool de Juliana Hatfield est ici skyrocket high.

Vient alors “Look Away“, un morceau plus contrôlé qui laisse entrevoir les premières brumes sur cet LP nommé Sunburst (ensoleillement). Ce titre, c’est le moment du générique où les personnages font semblant d’être fâchés. Blake Babies le fait parfaitement. Quant à Sanctify“, il consacre l’entrée dans le ventre mou. Lui aussi nineties avec sa batterie très sèche et la voix placée comme de la power pop à 1000%, on se retrouve à jouer dans une catégorie dont il est rare de croiser la route : une sorte de bubblegum nineties. Seuls les Yum Yums le font aussi bien. Et “Girl In A Box” de venir clore la première face de cet LP sur le moment le plus cheesy de tous. 

Il y a Planes, Trains & Automobiles, un excellent film sorti en 1987, et puis, il y a “Train“. Mais on ne s’y attarde pas, Juliana est absente et puis “I’ll Take Anything” est trop pressant. C’est ici que l’on réalise à quel point Sunburst utilise les codes du rock alternatif. Le refrain met les Pixies sur le tapis. Et puis, ces paroles… nothing’s good, nothing’s bad, everything’s kind of sad (<3 coeur pour la vie). Pour ceux qui en douteraient encore, “Watch Me Now, I’m Calling” vient dire à quel point l’instru’ est inventive. Et savez-vous de quel moment du générique il s’agit ? De celui où les personnages doutent avant que le soleil ne revienne. Pour reprendre l’analogie avec le campus américain, on est avant les mid-terms et les étudiants ne savent pas s’ils trouveront l’amour et si la prof d’anglais est une chic fille ou pas.

Alors, Blake Babies introduit le trio conclusif sur “Gimme Some Mirth“. Il veut nous effrayer avec une basse proéminente, sauf qu’en réalité, on bien trop amoureux de Juliana pour ressentir le moindre frisson de peur. C’est “Kiss And Make Up” qui matérialise tout ça, le deuxième titre à inscrire dans les stratosphères de la décennie. Je n’ai pas le souvenir d’avoir autant aimé une chanteuse depuis Kim Gordon. “A Million Years” inscrit Sunburst dans la postérité.

Au final, les Blake Babies est un groupe à ce point unique que jamais on ne retrouvera l’amour ailleurs. Le college rock de cette époque était d’un tout autre calibre que la soupe que l’on nous sert actuellement. Il y avait souvent des élans de bubblegum, un style qui a complètement disparu des écrans radars. Qui mieux que les Blake Babies savaient l’inscrire dans le mouvement alternatif ? La dernière fois que j’écrivais un article là où je me trouve actuellement, c’était au sujet des Speedies. Nous nous faisions prendre en photo. Aujourd’hui, on tombe tous amoureux de Juliana. Ici, il y a un côté Sixteen Candles qui est bien plus fort que les Heathers. La discographie des Blake Babies est irréprochable, allez l’explorer, si le coeur vous en dit.

(mp3) Blake Babies – Out There (1990)
(mp3) Blake Babies – Kiss And Make Up (1990)


Tracklist : Sunburst (LP, Mammoth Records, 1990)

1. I’m Not Your Mother
2. Out There
3. Star
4. Look Away
5. Sanctify
6. Girl In A Box
7. Train
8. I’ll Take Anything
9. Watch Me Now, I’m Calling
10. Gimme Some Mirth
11. Kiss And Make Up
12. A Million Years

Liens :
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