Wine Lips est un groupe originaire de Toronto (Canada) sur lequel j’ai déjà eu l’occasion d’écrire quelques mots doux en novembre dernier (lien). Je disais à l’époque qu’un “label les prendra probablement sous sa coupe pour un premier LP que l’on suivra de près”. Je me suis visiblement trompé, le premier LP de Wine Lips vient tout juste de paraître et aucun label ne semble être de l’aventure, preuve qu’il y a un truc qui cloche quelque part : cet LP est fun, bien produit, slacker, punk, bref, tout ce dont on a besoin !
Dead Beat“, le premier morceau, donne la couleur du reste de cet LP : les Wine Lips ont écouté les Dictators et la scène garage à tendance Bass Drum of Death. Big Muff” enchaine immédiatement et l’on sent bien que le titre a été taillé pour les lives, Wine Lips n’en finit pas avec ses Big Muff et ses phases alternatives. La deuxième moitié du morceau est explosive, voilà du rock’n’roll à tendance punk qui fonctionne super bien. “The Shakes” complète le trio introductif en tentant d’aller plus vite, mais ce n’est malheureusement pas possible. Le son de basse, plus grave encore, fait toutefois baver Mamie Colette qui se dit qu’elle aussi elle aurait bien fricoté avec des gentils punks à l’époque où elle n’était pas encore défectueuse.
Loud Mouth“, c’est littéralement ce qui arrive une fois que l’on a trop bu du vin que nous offre le groupe. L’articulation est difficile, mais Wine Lips nous donne heureusement à entendre une belle pop à tendance garage. Et sur “Opera Ghost“, Wine Lips se transforme en Rhum Lips et se rend à un ballet histoire d’aller dire bonjour aux danseuses… de très près. Il faudra penser, un jour, à créer un ballet sur la base d’une musique composée par Iggy Pop, ça peut le faire, mais voilà que je dévie.
Scream” attaque la face B sur ce qu’il y a de plus classique en matière de punk rock. Le titre est un brin trop prototype à mon gout, on passe. “Nose Bleed” est deux crans au-dessus, plus punk au sens seventies, et logiquement, plus rentre-dedans. Wine Lips profite du final pour prouver à tous qu’il maitrise son punk mieux que les autres. Imaginiez la gadoue de bières en live… 
Slaves” est court et on se jette donc sur Out Of Control” qui était le méga hit du premier EP des Wine Lips. Il est toujours aussi puissant, Wine Lips, c’est comme une bonne bouteille de Saint Estèphe, plus le temps passe, plus c’est bon. “Fried” tente le final singulier, un brin plus bluesy que le reste de l’album. La voix de Cam Hilborn n’a jamais été aussi nasillarde, ce qui crée son petit effet King Tuff qui va bien. Le titre dure plus de 8 minutes, c’est complètement inattendu dans un album de ce genre et ça lui donne un point bonus qu’il faudra considérer lors des classements de fin d’année… Autant Wine Lips délivre parfois des morceaux un brin trop convenus, autant il va également chercher là où la scène slacker n’ose pas aller. 

Au final, Wine Lips est un très bon album du genre. Je crains qu’il ne soit que trop peu discuté en ce qu’il ne fera pas l’objet de l’envoi de 10 communiqués de presse, d’une tournée européenne dans les bleds reculés ou d’une vidéo de promo à base de Budweiser. Il faut toutefois y reconnaître les très bons morceaux du genre slacker punk qui s’y cachent. Si ces paroles sont moins clichées que celle du reste de la scène slacker, Wine Lips compense en adoptant les codes d’une musique qui demande toujours ces riffs quasi-automatiques et ses nombreuses coupures. D’autres fois, Wine Lips nous surprend avec un slacker 3.0 à enseigner dans les écoles de bébés Ramones. Passez le mot.
Tracklist : Wine Lips (LP, 2017)
1. Dead Beat
2. Big Muff
3. The Shakes
4. Loud Mouth
5. Opera Ghost
6. Scream
7. Nose Bleed

8. Slaves
9. Out Of Control
10. Fried

Liens :
Premier article sur Wine Lips
Article sur Skegss

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