Cat Signs: sixties façon Burger ?


Cat Signs, c’est le projet de Anthony Perry, ancien bassiste des Growlers. J’ai déjà eu l’occasion d’écrire un peu sur sa musique en juillet 2014, et presque 3 ans plus tard, revoilà Cat Signs avec quelques nouveaux singles qui annoncent un premier LP que l’on espère être imminent. Proche de l’équipe de Burger Records, Cat Signs fait dans le sixties psyché, mais différemment. Avec lui, on évite l’écueil du titre carrément ennuyeux qui ne fait que copier, une énième fois, le style des compilations Nuggets. Cat Signs est plus ambigüe sur ses intentions, on y retrouve certes quelques bribes de la scène hippie de l’époque mais l’influence garage 2010s se fait également fortement ressentir. 
Cat Signs fait donc figure d’ovni psyché, un groupe un peu pop mais un peu rock aussi qui semble n’avoir jamais choisi s’il voulait sublimer la musique de J.K. & Co. ou celle de beaucoup plus sombre de Twink. Ses trois nouveaux singles en témoignent. Paru à l’occasion de ces dernières semaines, ils nous racontent l’ambition d’un artiste qui a créé un side project sans jamais faire paraître d’album : c’est logiquement nonchalant, c’est assurément créatif et c’est peut-être l’une des claques en devenir de l’année 2017. 

New Colour“, le premier de ces singles, est un excellent morceau psyché dont le côté un peu épique devrait faire fuir tous ceux qui disent aimer la musique psychédélique sans jamais avoir écouté The 13th Floor Elevators. Si la première phase est relativement classique – on pense parfois à Jacco Gardner – on se retrouve rapidement confronté à une longue phase instrumentale qui va faire décoller tel un E.T. flamboyant tous ceux qui l’écouteront à cheval sur leurs vélos.




Shoot The Moon“, le second single, est plus pop au sens Burger Records. Cat Signs avait fait paraître un morceau sur l’excellente Beach Goth Party II et c’est ce style de musique que l’on retrouve ici. Une fois encore, Cat Signs scinde son morceau en deux et donner toutes ses chances à la seconde moitié, plus singulière que l’introduction. On regrettera que le groupe ne se laisse pas un peu plus de temps pour aller chercher dans une musique plus expérimentale encore, le genre qu’il défend y pousse pourtant. Ça reste très efficace.


Looping Silly Dream“, enfin, annonce la couleur avec un intitulé à faire frémir d’envie tous les fans de Peter Laughner. Cat Signs a toujours eu une tendance à délivrer des titres nasillards, il profite logiquement de ces quelques boucles de 9 minutes pour mettre à profit toute sa nonchalance. Une fois n’est pas coutume, les trois premières minutes sont trop classiques pour attirer notre attention, mais il se lance ensuite dans une longue phase qui semble emprunter au shoegaze dont ce qu’il y a de meilleur – Galaxie 500 n’est pas loin.

Au final, ces trois morceaux de Cat Signs montrent des signes très encourageants de ce que pourrait être un premier LP du groupe. S’il ne va pas assez loin dans sa démarche artistique, il pose le pied sur différents sous-genres de la musique psychée – lo-fi, shoegaze, expérimental, sixties ou seventies – qui, souhaitons-le, seront explorés album après album. L’intention de Cat Signs est plus que louable, la musique psychée inspirées des années ’60 mérite un coup de peigne fin pour n’en garder que le meilleur et éviter ce dégouli auquel nous assistons actuellement. Mais Cat Signs saura-t-il le faire ?

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