EP Review : Thee Maximators – Hour Glass (Death Psych)


Thee Maximators est un groupe français (Aubervilliers) qui a déjà fait l’objet de quelques articles sur Still in Rock (ici, ici et ici). Son nouvel EP, Hour Glass, est paru le 12 septembre dernier via Black Totem Records. Il constitue la première sortie du groupe depuis leur Best Of 2012 / 13 sur lequel nous avons déjà écrit quelques lignes (article).

Six morceaux le composent. A la production, Pierre Dessauny est toujours là pour donner aux titres des Maximators toute l’expression qu’ils méritent. “Sweet Lazer Land” n’a pas l’air, mais c’est une entrée en douceur dans l’univers d’Hour Glass, le titre dansant qui ravit les petites têtes blondes qui viennent à chaque concert du groupe. Si on y descèle déjà un peu du grunge qui anime parfois le reste de l’EP, le titre se tourne plus volontiers vers un son très arrondi qui contraste parfaitement avec la voix plus sharp d’Arsène Welkin.
Vient ensuite “Red Garden” avec lequel on se lancine au pays du diable. Ce morceau, qui m’a inspiré l’écoute répétée de Blue Cheer, est la première preuve que le groupe n’a rien volé des comparaisons que l’on en faisait il y a quelques mois. Force est en effet de constater que l’originalité de la structure du morceau le distingue très facilement du marasme garage que l’on peut trouver sur Internet et l’ensemble des salles parisiennes. Hugo Suquet mène la barque à la batterie, recréant l’univers de Dead Man. Arsène se transforme lui en Jim Jarmusch, je n’en dévoile pas plus. Et puis, “Post Man“, que Still in Rock vous avait dévoilé en exclusivité en juin dernier, vient nous rappeler que les Maximators sont autant un groupe expérimental (avec ce que ça à de meilleur, je pense à Dinosaur Jr. et au Gun Club) qu’une formation capable de produire des tubes rock’n’roll à la White Stripes. 
Black Eyes” est à mon sens l’autre hit de cet EP. Outre le fait que cette version studio soit particulièrement percutante, la voix plus chantée d’Arsène fait des merveilles avec cette guitare qui rappelle le proto-punk de la scène pre-77. Et puis, les Maximators se tournent vers un son très garage et finalement plus noisy sur le final. On aperçoit ce que le groupe pourrait faire sur des horizons encore plus psychédéliques. Ah… du Maximators sur de longs jams à la King Gizzard, la mort jubilatoire assurée, celle que “Black Eyes” nous procure sans sourciller. “Cryin Creepy Boys” est l’un de ses autres morceaux que le groupe joue depuis quelque temps déjà en live, mais que l’on retrouve transformé. “Cocaine Dance Pills” vient clore la marche. Cette danse-là, c’est celle des esprits subversifs qui savent apprécier un son de guitare à la MC5 couplé à l’adrénaline des Headcoats. Cette danse-là, c’est celle d’un garage qui n’a rien perdu de ses aspirations littéraires et poétiques.
Au final, Hour Glass est un très bon EP. Empruntant parfois à la scène anglaise ce qu’elle a de plus subversif, il se démarque surtout et avant tout par son fourmillement d’excellentes idées. Les compo’ ont toute une raison d’être, les Maximators n’ont pas rempli la maquette pour le plaisir, par idéologie, ou sous la pression d’un quelconque label. 
Maintenant cet EP dans leur basket, les Maximators semblent décider à accélérer le rythme. De retour sous la forme d’un duo, le groupe aurait déjà composé suffisamment de nouveaux titres pour sortir un second EP, mais ne comptez pas sur eux pour se précipiter. Dans le même temps, Black Totem Records qui, je le rappelle, est géré par les membres du groupe, semble destiné à prendre de l’ampleur. Le label multiplie les signatures et va très bientôt s’engager dans quelques nouveaux projets. Autant dire que le début de 2016 sera passionnant. Mais d’ici là, on se régale encore et toujours des Maximators, l’honneur du D.I.Y. français.

(mp3) Thee Maximators – Black Eyes

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