Album Review : Father John Misty " Fear Fun "
Pour le off, Josh Tillman, en février 2011, a apporté ses démos à Jonathan Wilson, producteur basé à Los Angeles. C'est alors qu'a commencé l'enregistrement de l'opus, à la recherche d'un son qui corresponde à l'artiste, sans considération quant aux réceptions critiques. Alors, une fois admis le fait que Father John Misty ait décidé de quitter les brillantissimes Fleet Foxes, on aborde avec grâce cet album définitivement sincère.
Father John Misty. Batteur des Fleet Foxes de 2008 à 2011, le voilà définitivement lancé dans une carrière solo qui fera parler d'elle. S'il est vrai que quelques essaies solitaires paraissent depuis 2003, Josh Tillman, en quittant récemment les Fleet Foxes, attire, à l'occasion de la sortie de son "Fear Fun" - le 1er mai 2012 -, une attention toute particulière.
Que ce soit immédiatement dit, cet opus est de ceux qui nécessitent de nombreuses écoutes, que votre oreille soit ou non spécialiste de la question folk. Beaucoup d'odes à la paix se trouvent enfouies dans ces douze titres, à vous de savoir vous les approprier, je ne puis ici que vous les indiquer. Aussi, s'il est dur de ne pas établir la comparaison avec ce que produit les Fleet Foxes, il convient en réalité de ne pas s'en priver. Délaisser une formation de ce cran implique nécessairement des orientations musicales nouvelles qu'il faut examiner. Et pour ce, place à la critique détaillée.
En somme, cet opus assume moins ses aspirations que ce que le fait Fleet Foxes. Il faut dire que la comparaison ne peut être flatteuse, se trouver face à l'un des plus grands groupes de Folk est périlleux. À vouloir trop jouer de pop, comme l'illustre "Tee-Pee's 1-12", Father John Misty y perd en intensité dramatique, la force des Fleet Foxes. Pourtant, lui même confie vouloir "listen to someone rip their arm off and beat themselves with it" (écouter quelqu'un s'arracher son bras et jouer avec), un artiste qui prenne des risques et sorte de sa zone de confort. Ce "Fear Fun" est étonnement trop consensuel.
Quoi qu'il en soit, il ne faut pas s'y tromper, il demeure un très beau premier cri d'artiste. Certains titres semblent indiquer la bonne direction, une musique sincère qui échappe à la comparaison - que je fais une dernière fois - avec les Fleet Foxes, sans pour autant délaisser les véritables affinités de Josh Tillman. Pour l'heure, on conserve les titres "Writing a Novel", "This is Sally Hatchet" et autre "Nancy from Now On", et on laisse à Father John Misty le temps de faire encore un peu ses armes.