FAKE NEWS #9: Night Beats et The Growlers officiellement reconnus comme virus


In a post-truth/post-music critic world, I am so proud, oh yeah, so, so proud to present a new Still in Rock column entitled “Fake News“. Every once in a while, mostly on Fridayzzz, I’ll publish a paper developing an alternative fact/theory in which I am the only one to believe. Only buzz matters so let’s flush what they call “truth” down the toilet. And by the way, Jay Reatard is not dead and Donald Trump listens to his music. Did you know that?

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Night Beats et The Growlers officiellement
reconnus comme virus 

Il est 5 heures, Paris s’éveille. Alors que la soirée a été agitée, Martha et Kevin croient avoir la gueule de bois ; et pour cause, ils se sont tous deux rendus à un concert des Night Beats suivi par un set des Growlers. Ce qui leur arrive est en réalité bien plus grave.


La soirée avait pourtant bien commencé. Les deux amoureux (en réalité plan Q Tinder) s’étaient retrouvés dans un bar “cool” du 10ème arrondissement parisien. Ils avaient bu un “Gin To” chacun et avaient discuté musique à la façon de Gonzaï : en insultant. Cela leur avait donné un air chic auprès de la table d’à côté qui les écoutait, parce que collée à 10 cm d’eux. C’était Paris. Tout allait donc pour le mieux. 


Le concert avait débuté sans difficulté. Le groupe était arrivé sur scène avec ses converse un peu destroy et avait demandé “what’s up”. Il avait dit adoré Paris, et qu’il était nul en discours, alors, qu’il allait commencer à jouer. Il avait procédé, et c’est après 2 minutes et 4 secondes que Martha et Kevin avaient commencé à se sentir mal. Si Kevin avait tenté d’essuyer ses coulements sur la poche arrière de son jean, Martha, elle, discrète, avait simplement choisi de poster l’emoticon vomi sur sa “story Insta”. Et une question commençait à les hanter : étaient-ils aussi inutiles que ce groupe ? 


Plus les secondes passaient, plus nos deux compères réalisaient la gravité de l’évènement. Night Beats, comme à son habitude, incarnait le revival de la scène sixties qui n’a plus rien à nous dire. Il se cantonnait à ressasser les vieux fantômes des Rolling Stones, sans volonté de réformer ni même d’altérer sincèrement une oeuvre passée. Ce soir-là, il était aussi créatif qu’un banquier en pleine ouverture d’un PEL. Il était aussi artistique qu’un PDG de Monsanto. Il ne servait donc à rien, ni à apporter du beau, ni à créer de la nouveauté, il vendait simplement une image de cool, l’image du rock’n’roll qu‘ils utilisent dans les pub The Kooples. 


La seconde partie jouée par The Growlers n’avait fait qu’accélérer la maladie : le groupe, nonchalant parce qu’un manager lui avait dit de l’être, était arrivé les mains dans les poches, il avait toisé le public parce qu’un manager lui avait dit de le faire, il avait été nasillard parce qu’un manager lui avait dit de l’être, et au final, n’avait rien fait d’autre que pomper 40 minutes durant le dernier Best Of Sixties Rock’n’Roll (“compilation incluant les Seeds, Creation et autres régals”).

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Londres, 16 novembre 2018, laboratoire de Peacock Street, communiqué de presse : 


Un groupe de chercheurs du laboratoire Peacock vient de déceler la présence du virus J4X8 (aussi connu sous le nom de virus Night Beats, ou “Jerk For Ever”) dans les analyses sanguines d’une trentaine de groupes de rock’n’roll ainsi que 10.562 groupies. Ce virus a une capacité de propagation très rapide et le laboratoire Peacock met en garde la population à risque. Aucun vaccin n’existe à ce jour. Les symptômes du virus Night Beats sont les suivants :


– écoute répétée de revival sixties
– insultes d’artistes
– port d’un chapeau et/ou de bottines
– absence de mise en perspective
– focus sur des détails insignifiants
– colletionneur Domino Records

P.s.: pour les patients souffrant d’être également amateurs occasionnels de musique électronique, un transport rapide aux urgences doit être organisé.


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La situation est désormais incontrôlée. Martha et Kevin n’écoutent plus aucun autre groupe que ces faux revivals sixties des Night Beats, Growlers, Mystery Lights et j’en passe. Ils se disent underground et trainent dans les soirées où les bières se vendent 10 euros. En somme, ils n’assument plus de participer à la gentrification de la scène. Ils ne se rendent plus comptent d’être infectés. Ils toisent désormais leurs collègues de travail, eux aussi. Désormais porteurs du virus, ils achètent des vinyles sans même les écouter, lisent la “presse du cool” et ne daignent pas s’intéresser à qui a moins de 500 followers Facebook. Ils viennent d’intégrer le système qui existe encore. Les zombies du cool arrivent près de chez vous.

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