Billy Moon: le Ali G de la scène garage

Billy Moon, c’est votre nouveau pote looser, le Ali G de la scène garage. Originaire d’Hamilton (Canada), il vient de sortir un album qui va s’immiscer dans les classements des albums les plus weirdos de l’année. Billy n’en est pas à son premier essai, il a fait paraître quelques singles par-ci par-là, mais voilà qu’il a décidé de les combiner pour la première fois dans un album qui mérite tous les feux de projecteur, parce que ces projecteurs ne sauront pas où regarder.
Sous ses airs l’Ali G, il semble ainsi être ceux qui ont compris la phrase de Pavement : “Goodnight to the rock and roll era ‘Cause they don’t need you anymore”. Alors, comme l’avait fait Dee Dee des Ramones avec son projet Dee Dee King, comme l’a fait Sarah Baron Cohen, Billy Moon joue au blanc qui veut détourner les codes, s’éloigner de son rock’n’roll et qui échoue. Il se retrouve finalement a délivré une musique de blanc, ouais, du garage rock. Et n’allez pas me citer Bad Brains comme contre exemple. Et si au final personne n’est aussi blanc qu’Ali G, la réciproque pourrait bien être vraie pour Billy.

Alors, sous ses airs dévergondées mais mal dans sa peau, Billy Moon délivre. L’album est introduit par un morceau très spleenétique, Living Room“. Ses allures 90s expliquent ma citation de Pavement, bien qu’il soit définitivement plus college que le groupe précité. Vient ensuite Dingus“, le genre de titre que tu veux écouter tous les jours de ta vie. Serait-il ce qui se fait de mieux en matière de garage en 2018 ? Likely. Together Pangea est fort dans ce style-là, il gère les changements de rythmes mieux que personne, exception faite pour Billy Moon (et Dr Chan). Son “parler” est très australien.

Et D.W.T.B.A.” de créer une drôle de surprise : le titre frôle le classic rock. Que fout-il là ? Et bien… il vient compléter la panoplie du bon looser qui veut montrer qu’il sait tout faire. Esther“, quant à lui, nous fait gentiment basculer sur la phase B dans un nouvel élan cheesy. Cette pop semble avoir été produite pour les ondes radio (imaginez l’horreur). A moins qu’elle ne singe Surfer Blood ?


Animal” est plus loud que les autres, surement de la même scène que Blasteroid qui, je le rappelle, fait du catch en tutu. “White Shoes” n’en démord pas, lui aussi veut tabasser quelques tympans. Il va vite, peut être trop vite dans la mesure où “Tangerine Dream” prend la suite dans ce qui semble être un hommage au rock’n’roll 80s. That’s right, Billy Moon sait être ringard, où il veut et quand il veut.

Big Black Hole” m’évoque cette fameuse citation : “I don’t know if you know this, but dolphins ain’t fish. They is like us, they is mammaries.”. Pourquoi ? Surement parce que je ne sais pas quoi en dire, ce que j’apprécie. Et “Bicycle” de venir conclure ce drôle d’album sur un nouvel essai pop.


Au final, Ali G Billy Moon alterne entre garage, pop dégoulinante et sons du sud des Etats-Unis. Ce n’est d’ailleurs pas le premier Canadien à apprécier la country (je pense à Blind Matty). Le fait est que cet album n’a rien de punk, ce qui ne fait jamais que confirmer la volonté 3ème degré de Billy Moon qui semble s’être amusé à tout détourner, de la pochette en passant par son identité jusqu’aux genres qu’il explore. Il alterne ainsi entre Ali G et Borat. Et le Dictator. Il ne fait pas vraiment sens, et c’est probablement pour cela qu’il est si bon. Comme qu’il disait donc : Respek
Tracklist

1. Bedroom
2. Living Room
3. Dingus
4. D.W.T.B.A.
5. Esther
6. Animal
7. White Shoes
8. Tangerine Dream
9. Big Black Hole
10. Bicycle

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