LP Review : Jacco Gardner – Hypnophobia (Psych Baroque Pop)




Jacco Gardner. Le poète hollandais amoureux de pop baroque est de retour. Après un premier album paru en 2013, le bien nommé Cabinet of Curiosities, Jacco revient avec Hypnophobia, via Polyvinyl Records. Déjà à l’époque, tout n’était pas à garder. Le constat est le même pour Hypnophobia, bien que la majorité des titres soit plus intéressante qu’elle ne l’était en 2013.

Qu’on se le dise, Jacco Gardner joue toujours sur le terrain de la pop baroque. Alors, parfois, Jacco Gardner tourne un peu en rond, comme sur “Outside Forever“, trop féerico-magico-gardnerien. On s’y perd, c’est trop semblable à ce qu’il faisait déjà en 2013. Même constat pour “Grey Lanes” où l’aspect très enfantin y est presque dérangeant. 
D’autres fois, à l’inverse, Jacco trouve un nouvel élan, plus minimaliste et plus noir. C’est là où il est le meilleur. L’identité sonore de “Another You” est suffisamment forte pour en faire une très bonne introduction, rien à redire la desssus. Voilà un titre comme seul Jacco Gardner peut en délivrer. Mais là n’est pas le plus intéressant. On s’approche des meilleurs titres avec “Brightly“. Jacco Gardner s’inscrit en plein dans la mouvance de la pop psychédélique des seventies. Feignant de slalomer entre The 13th Floor et Left Banke, Jacco explore un son trop peu représenté sur la scène actuelle. Il cite pour sa part Billy Nicholls et Curt Boettcher comme influences majeurs, deux inspirations que l’on retrouve sans conteste.
C’est bien entendu “Find Yourself“, le single que nous avons déjà décrypté ici (article), qui est le premier révélateur de ce que Jacco Gardner sait faire de mieux. On trouve une plage sonore très reposante avec “Face To Face“. Jacco Gardner semble s’approcher du minimalisme que j’appelle de mes vœux. Ce morceau n’en fait pas trop, et pourtant, il conserve toute sa puissance neo-psychédélique. Et puis, parce que l’on a toujours tendance à être captivé par la pièce musicale la plus longue d’un opus, “Before The Dawn” attise notre curiosité. Jacco Garnder se donne 8 minutes pour nous transporter dans un pays Baudelerien. Qu’en fait-il ? Un titre proto-psych-pop très mécanique qui transforme l’essai haut la main. Comme le penchant pop du dernier King Gizzard, Jacco Gardner trouve un bon équilibre entre patchwork sonore et simplicité de la structure. Ce titre amorce déjà son successeur, “Hypnophobia“, dans un univers plus noir. C’est la force du dernier cité, un titre plus énigmatique que féerique. Il est, à mon sens, le deuxième meilleur morceau de cet LP.
Jacco Gardner a de nombreuses fois exprimé son amour pour les films noirs. “I’ve ended up watching a lot of really good movies that I hadn’t watched before, and that definitely did have a lot of influence on the new album. Especially lots of ’70s and ’80s stuff that is kind of scary. Dark movies that are supposed to be for kids. Disney movies like Something Wicked This Way Comes, or Return to Oz or Labyrinth“, confiait-il récemment dans une interview. Cette influence est indéniable, et elle est la bienvenue. Jacco aurait tout à gagner à l’accentuer encore plus, de sorte à nous présenter un son caverneux et mystérieux. En attendant (et espérant) un troisième LP plus dérangé, on appréciera d’ores et déjà les belles étendues de l’Hypnophobia.

(mp3) Jacco Gardner – Find Yourself
(mp3) Jacco Gardner – Hypnophobia

Liens afférents :
Article sur le titre “Find Yourself
LP Review de son album Cabinet of Curiosities

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