Album Review : The Walkmen – Heaven (Indie Folk)

Album Review : The Walkmen

Heaven



The Walkmen. Lorsque l’on se rend sur le site de la School de la ville de St. Albans, on y apprend que le 5 juin se tiendra le ‘End of Fourth Quarter‘. Il semblerait qu’un événement manque au calendrier de l’école, celui le même jour de la sortie du nouvel opus de The Walkmen, eux qui ont tous fait partie de ladite école.


Surement cette rencontre à la St. Albans School explique-t-elle la musique aujourd’hui produite par le groupe. C’est à cette époque que les membres commencent à collectionner de vieux amplis vintage, guitares hors d’état de nuire et autres batteries d’époque. Cette collection servira à constituer leur premier studio, monté de leurs propres mains dans le quartier d’Harlem, à New-York.


Leur nouvel opus, “Heaven“, a visiblement délaissé ces vieux instruments au service d’une instrumentalisation propre et appliquée. Les treize titres qui le composent sont autant d’intimes pièces musicales que leur nombre. Seulement, cette intimité produit tantôt une musique d’exception, tantôt une musique plus anodine, trop académique. The Walkmen n’est jamais aussi bon que lorsque Hamilton Leithauser laisse libre court à ses envolées vocales, et qu’ainsi, le reste du groupe porte sa voix. Quels sont ces titres qui méritent notre plus grande attention ? Réponse dans la critique détaillée :


  • We Can’t Be Beat : Ce titre progressif est d’une justesse sans nom. Non seulement la voix de Robin Pecknold parait tel un songe paresseux, mais encore, l’orchestration donne à ce premier morceau de splendides allures folk que l’on aime chérir.

  • Love Is Luck : La guitare de “Love is Luck” réalise de belles prouesses, les légères touches d’afro-pop n’y sont pas étrangères. Pour le reste, la mélodie ainsi que le rythme entêtant en font une belle pièce de musique. La voix d’Hamilton Leithauser un splendide instrument qui transmet une incroyable puissance électrique .

  • Heartbreaker : Moins original et sûrement moins persistant, “Heartbreaker” demeure agréable sans toutefois marquer les esprits.
  • The Witch : Tel “Heartbreaker“, “The Witch” ne convainc pas totalement, à la recherche de plus d’originalité.
  • Southern Heart : Suave, doux et mélodieux. Le frottement de la guitare nous plonge dans un moment de grâce duquel il est difficile de ressortir. Voilà de quoi se rassembler autour d’un feu, dans les montagnes de l’Oregon, en compagnie ces charmantes lueurs musicales.
  • Line By Line : Ce titre évolue dans un monde à part. La guitare résonne tel les ondes d’un hymne de paix sur d’immenses falaises. La voix d’Hamilton Leithauser est magnifiquement placée, voilà une ballade fantasque qui promène son auditeur au pays du songe avec justesse.
  • Song for Leigh : Probablement pas le titre le plus original, mais probablement pas le plus maladroit. Toute l’essence de ce morceau est regroupée dans son refrain.
  • Nightingales : L’introduction contraste avec le reste de l’opus. Nous partons ensuite chasser sur les terres des Fleet Foxes, les guitares bien affutées.
  • Jerry Jr.’S Tune : Quel dommage que ce morceau ne dure qu’une minute trente. Ces quelques riffs très blues sont pourtant merveilleusement distillés. Jouissif, mais trop court.
  • The Love You Love : Surement pas un indispensable de l’opus. Ce morceau est guilleret, sans plus de profondeur, oh nion !
  • Heaven : Titre qui se révèle avec le temps, “Heaven” est tout autant le refrain de la gaité que celui de la mélancolie. Les variations vocales de Leithauser sont remarquables.
  • No One Ever Sleeps : The Walkmen retrouve la toute la puissance d’une mélodie nostalgique qui transporte l’auditeur loin de là où il se trouve. “No One Ever Sleeps” est définitivement l’un des meilleurs morceaux de l’album.
  • Dreamboat : Voici un final réussi. À mi-chemin entre les titres les plus graciles et ceux les plus enjoués, “Dreamboat“, en Virginie, indique la direction à suivre, celle d’une nouvelle écoute de l’opus.


En somme, Heaven est un bon album qui pourtant ne parvient pas à gravir tous les échelons de l’excellence. Et pour cause, il est trop conforme à ce que l’auditeur voulait entendre, ou du moins, ce que le groupe pensait que l’auditeur voulait (ça devient complexe). La cohérence d’un opus est toute aussi importante que les variations de ce dernier. Nous avons tendance à trop entendre des albums qui se complaisent à révéler quelques magnifiques morceaux entourés d’une musique plus aseptisée dont la dépersonnalisation m’effraie. Heaven est de ces albums là.


Malgré ce, même lorsque The Walkmen ne semble pas vouloir faire l’effort de la créativité, je pense aux titres “Heartbreaker“, “The Witch“, “Nightingales” et “The Love You Love“, la voix d’Hamilton Leithauser continue d’illuminer ces quelques minutes de musique de la plus ravissante manière. Alors, lorsque résonnent “We Can’t Be Beat“, “Love Is Luck“, “Line By Line” et “No One Ever Sleeps“, nous atteignons les très hautes sphères de la musique indépendante.


The Walkmen est définitivement un groupe élégant dont la musique, parfois égale à elle-même, demeure trop raffinée pour être ignorée. Que cet opus prospère en ce qu’il a de meilleur.



(mp3) The Walkmen – No One Ever Sleeps

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