Festival de Lollapalooza : Présentation des Artistes et Critique Post-Festival (review)


Après Pitchfork au mois de juillet, le mois d’août voit arriver le géant festival de Lollapalooza. Comme pour le premier, une petite présentation des artistes présents qui sera agrémentée d’une petite critique pour chacun une fois le show passé.

Bien entendu, le festival étant composé de plus de 100 artistes, Still in Rock opère une large sélection ô combien subjective, sélection qui d’ores et déjà apparait sur ce billet. Y figure bien entendu quelques-unes de grandes têtes d’affiche, j’ai nommé The Strokes, Phoenix, MGMT, The Black Keys … et bien d’autres encore.


Même système que pour la présentation du festival de Pitchfork, le nombre d’étoiles devant le nom des artistes/groupes indique l’attente et l’impatience suscitées.





Journée du Vendredi :

** Wavves (article ici)

Une des révélations rock de l’année. Wavves, encore très peu connu de la foule même parfois spécialiste, risque de faire des milliers d’heureux, surpris par la puissance d’un jeune groupe prometteur.


Critique post-festival : Le groupe joue très bien ses quelques titres connus mais n’emporte pas la foule sur le reste de leur album. Un live plaisant mais pas un souvenir inoubliable.





* Jamie Lidell


Peur d’être ennuyé par une voix certes exceptionnelle, mais néanmoins monotone. Quelques-unes de ces dernières chansons semblent tout de même valoir le coup.



Critique post-festival : Je n’ai finalement pas pu assister au show pour cause de planning.





* DEVO


Ils commencent leur carrière dans les années 70′ et s’imposent dès lors comme une référence en matière d’auto-dérision musicale. Ils sont les premiers geeks des temps modernes, et c’est après plus de 20 ans d’absence qu’ils sortent leur nouvel album. À voir.


Critique post-festival : Quel excellent moment passé en compagnie de nos quinquagénaires. Leur chorégraphie seront les plus réussies de tout le festival, ils enchainent les tubes (que je ne connaissais pas) avec brio, en bref, DEVO, c’est du très bon. Vite, un vinyle.





*** The Black Keys


Bien que leur dernier album soit un de leurs moins bons, The Black Keys reste une valeur d’une extrême solidité. Pour avoir vu une set-list d’un de leurs récents concerts, ils jouent pour moitié des anciennes chansons. Je me prépare d’ores et déjà à une cérémonie d’adieu à mes oreilles.


Critique post-festival : Quel grand moment de rock. Quel grand moment de Blues. Alors qu’il joue sur un soleil tombant, le groupe génère une véritable furie dans une foule parfaitement conquise. Un très très bon live.





* Dirty Projectors


La musique expérimentale n’avait plus trouvé une si belle formation depuis des lustres. Dirty Projectors fait souvent référence à ce que peuvent faire Animal Collective, eux qui ont laissé s’échapper Rostam Batmanglij, l’actuel batteur des Vampire Weekend.


Critique post-festival : Pour n’avoir assisté qu’à une petite partie de leur concert, les sonorités semblaient trop disparates pour véritablement séduire. Les chansons sont décousues à merveille, mais cela passe plus difficilement en live.





*** The Strokes

Leur grand retour sur la scène mondiale. Les Strokes reviennent nous enchanter d’un rock aux allures britanniques (eux même le disent) dont ils sont les seuls à détenir le secret. L’événement du festival, assurément.


Critique post-festival : The Strokes où comment assister à un TRÈS TRÈS grand show de rock. Un plaisir inimaginable que de retrouver nos comparses après une absence prolongée et une séparation d’ores et déjà oubliée. Ils reviennent en mars 2011 avec un nouvel album, vivement, ce live était tellement extraordinaire que l’envie se fait déjà pressante.





Journée du Samedi :


*** The Morning Benders


Mes chouchous. Chris Chu et sa bande de musiciens comptent bien nous faire planer à travers la belle et gigantesque ville de Chicago. Et ça tombe bien, je compte bien me laisser embarquer à vitesse grand V.


Critique post-festival : J’avoue être resté sur ma faim, il faut dire qu’ils n’avaient qu’une demi-heure à jouer, la plus rapide presta de tout le festival. La magie opère néanmoins toujours avec ce groupe exceptionnel, un excellent moment à fermer les yeux et de laisser bercer de la plus belle des façons.





* Harlem


Déçu par leur prestation lors du concert des Dead Weather le 30 juillet dernier, peut-être en sera-t-il autrement devant une foule venu spécialement pour l’occasion. Pas certain.


Critique post-festival : Après les avoir vu en première partie des Dead Weather le 31 juillet dernier, peu convaincant, voilà qui sonne bien mieux pour un groupe nécessitant une petite scène et un public réduit afin de faire résonner correctement son rock garage.





** Dan Black

Ancien leader de The Servant, Dan Black se ballade à travers le monde muni de son 1er album solo qui séduit foule, critique, et autres artistes (étant souvent cité comme une source d’inspiration). Son univers s’exprime-t-il sur scène à juste valeur ?


Critique post-festival : Voilà la plus belle surprise de tout le festival. Sur une des plus petites scènes de Lollapalooza, Dan Black va mettre le feu et déclencher une véritable furie dans un public peu connaisseur. Wouhaouu !





** The XX


Ils n’ont pas réputation d’être d’excellents performeurs. Faisant partie de ceux qui accordent de l’importance à ce qu’un artiste produit sur scène une fois éloigné de son studio et de tous les arrangements possibles, j’espère ne pas trop être déçu par un groupe d’excellente facture, sur le papier tout du moins.


Critique post-festival : Pas de quoi tomber en transe complète, le groupe colle un peu trop à l’album (génial par ailleurs) pour se laisser aller à la déchéance. Toutefois, l’univers du groupe est respecté à merveille, ce même en plein milieu de l’après-midi, et ils finissent leur show sur un beau moment à tenter de massacrer leur batterie. Ils ne déçoivent donc pas, mais ne partent pas non plus à la conquête de nouveaux fans.





** Grizzly Bear

Un des meilleurs albums de l’année 2009. Chris Taylor, le leader charismatique du groupe, multiplie depuis les projets. À la production notamment des Morning Benders, leur live s’annonce comme étant le plus conceptuel de tous.


Critique post-festival : Leurs sons sont étranges au possible, et je ne rentre dans leur jeu qu’après 45 minutes d’écoute attentionnée. Un bon final aux allures psychédélique.





*** Spoon


Quelle agréable surprise de voir surgir Spoon sur la programmation du festival. Leur dernier album est le plus réussi de tous, un très bon moment en perspective. En des temps où Oasis sont séparés, Spoon s’impose comme un substitut de qualité.

(mp3) Spoon – Stroke Their Brains

Critique post-festival : Quatre petites étoiles, la set-list est très bien fournie, le groupe vogue entre ses différents albums avec habilité, fait décoller quelques bras, mais ne parvient pas à plus. En deçà ce qu’il aurait été possible de faire dans un monde idéal.





* Edward Shape & The Magnetic Zeros


Que peut donner ce groupe en concert ? Une grande interrogation. Certes, leur chanson “Home” est une immense réussite, toutefois, cette formation pourra-t-elle tenir l’attention d’une foule pendant toutes ces minutes ?


(mp3) Edward Sharpe & the Magnetic Zeros – Home


Critique post-festival : Je n’ai finalement pas pu assister au show pour cause de planning.





* Cut Copy

À mi-cheval entre la nouvelle mouvance très surf-pop-guitare et un son punk plus trash, les Cut Copy c’est une musique électronique qui fait plaisir à entendre. En somme, un exemple sur lequel les DJ de bas étage (non pas qu’il y en est de haut) devraient s’appuyer.


Critique post-festival : Je n’ai finalement pas pu assister au show pour cause de planning.




* Empire of Sun

Leur 1er album commence à se faire vieux (bien qu’au son futuriste), et pourtant, décors et divers costumes m’obligent à me rendre rapidement sur la scène des Empire Of Sun, histoire de voir, et entendre.


Critique post-festival : Je n’ai finalement pas pu assister au show pour cause de planning.




*** Phoenix


Nos Français sont en tête d’affiche du festival. Quelle fierté. Chicago étant une ville très peu convoitée par l’hexagone, il sera intéressant de voir quelle sera la réaction des chicagoans à cette musique de très grande qualité.


Critique post-festival : Je crois le plus grand moment du festival (à voir avec les Strokes). Je m’attendais à beaucoup, j’ai eu des tonnes en plus. Le groupe nous remercie pour “la plus grande ovation qu’on ne leur ait jamais donnée “, Thomas Mars passe sa soirée à ne pouvoir s’empêcher de cacher son sourire, le public est pris dune véritable furie, assurément un de leurs plus beaux shows jamais réalisés, un des nôtres également.






Journée du Dimanche :


* Mumford & Sons


Ils assument un univers qui leur est propre, très indie, et pourtant, Mumford & Sons peine toujours à me convaincre. Si j’assiste à leur show, c’est uniquement en récompense de leur excellente reprise de “Cousins” des Vampire Weekend.


(mp3) Vampire Weekend – Cousins (Mumford & Son)


Critique post-festival : Un bon rock country. La voix du chanteur est très intéressante, mais leurs sons manquent encore de la petite étincelle qui les fera décoller.




** Hockey

Un premier album génial dont j’ai du mal à me lasser après une année d’écoute, Hockey assure sur scène une esthétique calibrée à merveille. Devant des milliers de personnes, ça risque de swinguer grave.


Critique post-festival : Ce groupe a le don pour trouver des sons efficaces et qui pourtant ne vous lassent pas. Ils jouent 4 nouvelles chansons, le public explose de joie, un bon show.





* Yeasayer

Ils sont originaires de Brooklyn et auront participé au sommet le plus hype de ce début d’année 2010. Leur musique me laisse pourtant indifférent. Affaire à suivre.


Critique post-festival : Deux chansons connues pas trop mal performées, pour le reste, on s’ennuie fermement, merci tout de même pour le cours de flamenco.





** Wolfmother

Sûrement un des meilleurs groupes en live à l’heure actuelle. Les solos de guitare durent de longues et puissantes minutes, le batteur finit tous ses shows au bord de la crise cardiaque, Wolfmother c’est une version album toujours décevante pour des lives extraordinaires.


Critique post-festival : Je n’ai malheureusement pu assister qu’à 30 minutes de show pour me rendre à celui des MGMT (foutu schedule), mais je suis ressorti de là le sourire jusqu’aux oreilles. La plus grosse bataille interpublic du festival pour les plus gros solos. Ce groupe fait partie des performeurs mondiaux.





*** MGMT


Leur deuxième album relève du génie, il se présente tel un album d’opéra rock que l’on écoute de la première à la dernière chanson. Je suis curieux de voir (et surtout entendre) comment vont-ils gérer le temps imparti.


Critique post-festival : Déçu. J’espérai un concert haut perché de la part des MGMT, leur second album étant un des plus conceptuels de l’année. Et pourtant, les anciens Managment ne jouent que 2 chansons de leur dernier né et préfèrent faire raisonner paresseusement (et peureusement) Time To Pretend, Kids et Electric Feel. La qualité de leurs deux albums les sauve, heureusement.





* The Temper Trap

Un groupe de post-rock qui ne transcende pas des foules, mais leur fait passer un moment plus apaisé et reposant que ce à quoi peuvent prétendre les autres. The Temper Trap, simplement une façon de reprendre des forces en plein milieu du plus grand festival de rock au monde ?


Critique post-festival : Je n’ai finalement pas pu assister au show pour cause de planning.




* The National

Ce groupe est à l’évidence celui qui a fait le plus parlé de lui en cette année 2010. Véritables stars aux États-Unis, leur musique à l’image de leur pays. Elle peine cependant à me convaincre, feront-ils mieux en live ?


Critique post-festival : Soupe américaine, on ne se ressert surtout pas, et pour cause, le chanteur a la plus mauvaise voix de tout le festival !



* Arcade Fire

Leur dernier album est en devanture de tous les magasins de vinyles de la ville. La critique l’encense par ailleurs à tout bout de champ. Pour l’avoir écouté, c’est plat et sans trop d’intérêts. Il clôture le festival, j’y serai donc.


Critique post-festival : Le public applaudi poliment à la fin de chaque chanson et profite de cette musique pleine de gaieté et pauvre de toute autre qualité pour se raconter ses anecdotes de festival. Certains fans semblent malgré tout contents du déplacement (en dépit d’un “ooooh fuuck” après l’annonce dune nouvelle chanson a venir).







Critique finale : Le plus grand festival de rock du monde entier avec ses 400.000 spectateurs et aussi le meilleur, la presse mondiale tout comme les fans venus du monde entier n’en démordront pas. Pas un seul artiste n’aura pu s’empêcher de clamer haut et fort que le public de Chicago fut le meilleur qu’il n’ait jamais eu. La programmation de toute beauté aura tenu ses promesses avec notamment un groupe de Phoenix survolté et des Strokes meilleur que jamais. Je ressors de là avec mal au coup pour avoir été placé trop devant (plaignez moi), l’impression d’avoir ressenti ce que Woodstock a pu être il y a 40 ans. EXTRA ORDINAIRE.

2 Comments

  • Drine²

    J'imagine que ça doit être EXTRA ORDINAIRE 🙂
    De là à dire que le dernier album d'MGMT relève du génie… Je trouve cela un peu fort quand même, bien que j'aime beaucoup ce groupe, ils n'ont rien inventé… Et les Strokes ?? Ils se séparent ou pas ?????

  • Still in Rock

    Le génie du dernier album des MGMT est au moins de redéfinir ce qu'est la célébrité.

    Quant aux Strokes, ils étaient séparés mais ont décidé leur retour. Nouvel album : mars 2011.

Post a comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *