LP Review : Walter – Get Well Soon (Psych Garage Rock)

Walter. Cela fait un moment que j’ai mon Walter dans mon iPod – bien que je n’ai plus vraiment d’iPod et que le groupe ne n’appartienne pas, révélation. A chaque fois qu’une lecture du groupe vient à moi, je me prends à le sortir de ma poche pour me demander quel est ce groupe capable d’une si douce musique à mes oreilles. Alors voilà, cet LP de Walter est certes paru en 2015, la presse s’est certes engagée dans une course folle contre la montre, mais je profite de ce vendredi pour revenir un album qui le mérite.
Si le nom de Walter ne vous dit rien, c’est qu’il est un peu en dehors des circuits habituels de Still in Rock. Le groupe a pourtant joué aux côtés de tous les plus grands noms de la scène. Son label, Mock Records, est aussi celui de Jesus Sons et de Froth.



Just Do It” est une bonne introduction, 1% stoner, 60% garage, 10% pop et punk pour le reste. Le titre est rythmé et nous met “dedans”. Une phase plus expérimentale arrive rapidement, déjà la preuve d’une volonté disruptive. Avec Walter, on est loin du groupe garage uniformisé par Pitchfork. “House On Fire” change immédiatement d’univers, et c’est un autre indice de ce que contient cet LP. Walter navigue entre les sous-genres du garage. C’est ici un rock très cathartique qui prend le lead avec un son de guitare très présent. Tout cela est déjà captivant. “Ice Cream” est du même style que le premier, garage rock qui laisse place à un son noisy bien senti. Le trio introductif est ainsi complété. 
Everybody Says” passe la vitesse supérieure. “Everybody Says“, c’est un morceau à tendance stoner/noisy à inscrire dans les tablettes du genre. On se rend compte que Walter n’a pas peur d’un peu de grandiloquence, mais qu’il le fait bien ! La fin de la deuxième minute introduit de ce spirit très seventies qui a fait les heures de gloire de la scène indé de l’époque. Walter se permet quelques accords de hard rock qui feront hisser les poils de Joey Ramone. Une fois encore, le groupe s’inscrit ici dans la scène CFM, Thee Oh Sees & co, parce que sa légère tendance psychée le pousse vers un genre musical qui se porte bien d’un peu de grandeur. Les deux dernières minutes sont épiques. “Parents’ Yard” vient alors clore la première face de cet LP, lui aussi avec une force supérieure aux tout premiers titres de l’album. Tout l’esprit de Walter est ici concentré dans trois minutes qui se permettent les envolées d’un morceau de 10.

Friendship” reprend de plus belle, une sorte de AC/DC dans lequel le AC est du rock psyché et le DC un punk salace façon ’90. “Sunbeam” fait alors apparaître une guitare acoustique, comme pour mieux cacher une nouvelle déferlante assez seventies. Certains diront que l’album de Walter manque de consistance, j’en dirai surtout qu’il ne se cantonne pas à une seule structure / une seule famille d’accord.

Great Divide” annonce la fin de cet album. La batterie est toujours aussi sèche – et donc aussi punk – ce qui contraste avec des pistes vocales très travaillées. Hmm, je me demande bien ce que ça donnerait avec plus de punk sur la voix, justement… “Solomon Grundy” joue en plein la carte du morceau psychédélique dans une sorte de renouveau de la compile Nuggets. Et puis, une dernière question se pose : Walter en fait-il trop sur “Leap Frog” ? Probablement. Est-ce que c’est quand même jouissif ? Probablement aussi.

Au final, Walter est parfois un brin too much, mais il est suffisamment inventif pour qu’on lui pardonne ses excès de grandiloquences. Get Well Soon est un LP qui fera du bien à tous les amateurs des genres précités, garage, psyché, noisy, proto-expérimental, stoner et j’en passe.
Le groupe a fait paraître un nouveau 7inch l’été dernier. Les deux titres sont à mon sens moins bons que ceux de cet album mais il n’en demeure pas moins que Walter semble être décidé à ne pas s’arrêter en si bon chemin. Ça tombe bien.

(mp3) Walter – Everybody Says
(mp3) Walter – Friendship

Tracklist :
1. Just Do It
2. House On Fire
3. Ice Cream
4. Everybody Says
5. Parents’ Yard
6. Friendship
7. Sunbeam
8. Great Divide
9. Solomon Grundy
10. Leap Frog

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