LP Review : W-X – W-X (Experimental Pop)


W-X est le nouveau projet de Tim Presley, aka White Fence. Après avoir dévoilé Drinks, son side project avec Cate Lebon, Tim est revenu le 7 novembre dernier via Castle Face Records pour passer notre conception de la musique au rayon violet (voir la pochette). W-X est un équivalent de ce qu’est Damaged Bug pour John Dwyer : un défouloir, side project où il utilise une partie de ce qui a fait sa renommée sans pour autant coller à ce pour quoi on le connaît. 
Cet album est composé de 20 morceaux pour une durée totale de 55 minutes. W-X porte dans son nom les prémisses de sa folie : on se croirait en présence d’un projet secret du gouvernement, sorte de Beautiful Mind qui aurait mal tourné. Il ne fait aucun doute que Tim Presley aurait pu, à ce jour, être une star internationale reconnue des foules. Seulement, il a choisi le chemin de l’expérimentation musicale. Aucune des titres de cet album n’a été composé dans le but de devenir un hit, un single ou bien même une émanation par lui-même de ce qu’est cet LP. Tim Presley est venu nous raconter une histoire, loin des projecteurs. C’est on ne peut plus appréciable !
Steer Clear” est la première claque de cet LP. La voix de Tim Presley fait son apparition avec insistance. Le rythme est fou. La deuxième partie du titre est plus destinée à la science musicale qu’à l’écoute paisible d’une soirée d’hiver, mais que c’est bon ! Vient ensuite “Running From The Dogs” : plus de doute, la CIA est impliquée dans l’affaire. “If Someone Heard That” pourrait être le final caché du titre “Ocean” des Velvet Underground, lorsque la marée redescend et que la plage est saccagée. On retrouve un aspect très industriel sur “Brazilian Worm Band“. Je viserai plutôt l’Angleterre brumeuse de la vie du 19ème plutôt que le Brésil, mais chacun son truc hein ?!
If Someone Heard That” laisse apparaître l’influence de Joe Meek. Nul doute que Tim Presley ait procédé à une écoute intensive de I Hear A New World durant la phase de composition de cet album. Et puis, W-X se fait parfois plus délicat. C’est le cas avec “Moment” et “Clean It Glen” qui rappellent l’album White Fence: Is Growing Faith. On approche finalement du dénouement avec le déprimant (dépressif ?) “Sacri-Face“. Le suivant, “The Saddest Lyrics I Have Ever Written“, est instrumental (haha !). Et puis, “Hermit Stomp (Simple Times)” vient clore la marche, un autre titre de proto-pop qui semble aller chercher sur la terre des ancêtres de White Fence. 
Bien entendu, certains titres passeront à la trappe de nos écoutes futures. Les bizareries de W-X sont toujours intéressantes, mais le côté pièce de musée / expérimentation de la fondation Maeght peut également avoir ses limites. Toutefois, il aurait été inconcevable que cet album ne contienne que ses titres les plus pop, ceux qui répondent au format auquel nous sommes habitués. L’expérience W-X est entière lorsque ces interludes nous baladent dans des univers noisy, voir “Brazilian Worm Band” et dans son eigthies à la DEVO, voir “Restless Leg“, ou ses élucubrations électroniques de “Copping In The Afternoon“. 
W-X est à Tim Presley ce que le free jazz est à la musique expérimentale : une avancée, une incompréhension à ne pas lacher. 
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