Album Review : Ty Segall – Singles 2007-2010 (Garage Rock)



Album Review : Ty Segall

Singles 2007-2010



Ty Segall. Le 13 août dernier, j’introduisais le groupe sur Still in Rock par un album review très élogieux (ici). Si j’évoquais Goodbye Bread, un 5ème album pêchu et convaincant, album qui se démarquait des précédents bien plus noisy, je concluais à la présence de belles distorsions et de riffs endiablés. Le punk de l’artiste, joyeux bordel dans lequel il fait bon se noyer, trouve ici un très bel écho. Comme je le disais alors, l’influence de Bay Area, ces artistes aux influences diverses élevés au biberon garage rock, semble revenir au pas de charge.


Ty Segall vient de faire paraitre 24 titres, singles composés entre 2007 et 2010, où figurent quelques morceaux connus et quelques autres inédits. Le dénominateur commun de tous ces morceaux : l’aspect très brut et très primaire de la production. 24, c’est certes beaucoup, mais nécessaire. Ty Segall nous livre des titres de moins de 3 minutes terriblement efficaces, terriblement garage. Cette fois-ci, c’est le label “Goner Records” qui s’y colle, une tâche ardue et accomplie avec brio.


Véritable mine d’or pour musiciens en mal d’inspiration, ce corpus suscite de nombreuses émotions, même si l’on comprend dans l’ensemble bien mieux le sens du titre “My Head Explodes” (voir ici). Place à la critique détaillée :


  • Booksmarts : la marmite est déjà bouillante, Ty Segall vous plonge immédiatement la tête dedans. 2ème minute explosive.

  • Ms. White : l’un des meilleurs titres de l’album. “Ms. White“, je ne sais pas qui elle est, une chose est sûre, elle doit être sacrément rock ‘n’ roll.

  • …And Then Judy Walked In : l’introduction d’un orgue au milieu de ce joyeux foutoir punk. Jouissif mes amis.

  • Cents : “Cents“, plus posé que les précédents, fait état d’un Ty Segall plus contrôlé. La force tranquille.

  • No No : un titre très noir, qui, avec toujours la même assurance, vous fait remuer votre petit minois.

      • Standing At The Station : “Standing At The Stationne lésine pas sur les riffs saturés et vous assure deux minutes de pur bonheur. Ce titre, tiré de l’album “Lemons“, est excellent, disons-le.

            • My Sunshine : l’un des titres les plus aboutis de cet opus, “My Sunshine” vous délivre un excellent solo lors d’une dernière minute ô combien convaincante.

            • Fuzzy Cat : impossible de résister à l’assaut de “Fuzzy Cat“, nous aussi on like that. C’est déluré et appliqué que Ty Segall, 2min43 durant, nous gratifie d’un son très rock … puis très punk.

            • Maria Stacks : moins d’intérêt pour ce titre qui, bien qu’il vous fasse bouger le popotin, semble trop noyer pour véritablement émerger.

            • Caesar : les plus connaisseurs reconnaitront le “Caeser” tiré de l’album “Melted“. Le piano viendra sonner le glas. Carrément irrésistible.

            • Bullet Proof Nothing : le refrain s’imprime moins facilement, “Bullet Proof Nothing” ne fait pas partie des essentiels.

            • Lovely One : premier titre acoustique de l’album et pas le plus passionnant.
            • Happy Creeps : le retour d’Elvis. Ce séjour d’entre les morts lui aura fait grand bien.
            • Hey Big Mouth : brouillon et fouillis, “Hey Big Mouth” n’est pas spécialement à garder dans les archives.

            • Dating : un riff simpliste et des paroles minimalistes pour un résultat moyen, très Harlem (ici).

            • So Alone : la guitare qui résonne à 1min40 fait du bien aux tympans : saturée, c’est un titre plus psyché que les autres.

            • Shoot You In The Head : le niveau monte clairement d’un cran, ce titre est un concentré de rock explosif. Excellentissime.

            • The Drag : sur la même base rythmique que “Shoot You In The Head“, ce titre rétro vient clairement donner à cet opus une allure vintage que l’on ne peut qu’approuver.

            • Standing At The Station (Demo) : version démo du titre du même nom présent en début d’album, Ty Segall met à l’épreuve vos pauvres oreilles une dernière fois encore. Miam.


            Pêchu, efficace, déluré, vif, enjoué et j’en passe, tous ces adjectifs qui me viennent à l’esprit décrivent parfaitement le ressenti à l’écoute de cet album. Bien loin de l’orthodoxie habituelle des opus récents, celui-ci, mi-neuf mi-ancien, mi-brouillon mi-studio, mi-rock garage mi-rock garage, est indispensable à l’année 2011.



            Note : 8 / 10 (barème)



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