Sure, no problem. 

She sucks pretty hard.
Voilà, il fallait que je les fasse. Aujourd’hui, je veux vous parler de Sure, un groupe originaire d’Austin (Texas) qui, le 1er septembre dernier, a fait paraître son nouvel EP, Sucks. Ça va chercher loin. Produit dans la maison d’un pote, cet EP mid-fi est le fait d’un groupe qui, depuis plusieurs années, s’évertue à enchainer les EPs avec l’espoir, un jour peut-être, d’intégrer la clique des groupes de garage rock qui comptent. Seul problème : il a 7 ans de retard.

Water” et “Silver Daddy” font un bon travail d’introduction, un peu bluesy et créatif. OK. C’est cependant sur “We’re Sure Pt. 1” et “We’re Sure Pt. 2” que le groupe augmente le volume sonore, la noirceur de ses compo’, le niveau des aigus, le fuzz de la seconde guitare, l’intensité psychédélique, le cool martien. BINGO. Si les deux premiers morceaux étaient davantage intéressants que captivants, la balance est ici inversée. On se retrouve à se remémorer nous souvenirs de garage rockeurs, ambiance 2012. Souvenez-vous :

> Vendredi soir, 19h, l’heure magique. Vous êtes chez vous, IPA à la main, vous sautez dans votre appartement. Dans 1h, il y a un concert de Ty Segall qui va jouer son nouvel album, Twins. Dans le coin du viseur, il y a cette pépète que vous avez repérée il y a 1 semaine au concert de Deerhunter. Elle est “arty”, surement se nomme-t-elle Jazzmine, ou un truc du genre. Bref. La seule chose qui compte vraiment, c’est le garage rock. Tout le monde ne parle plus que de ça, Ty Segall vient de ressusciter la scène, réussissant là où ce gros loser de Jay Reatard a échoué. Un morceau qui n’a pas le fuzz à fond est un morceau pour les faibles, ceux qui n’ont pas compris le nouveau cool. <

Voilà l’ambiance, certes prétentieuse, mais insouciante. C’est exactement ce que propose Sure avec son garage rock. Il y a certes des allures un peu post-skate par-ci par-là, j’en veux “Melted Gum” comme exemple, mais la seule chose qui puisse vraiment donner un peu d’espoir au groupe, c’est de mettre ce putain de fuzz sur le fameux volume 11. “Drain” ne déroge pas à la règle. A l’heure où la plupart des groupes prétendent avoir un statement, une raison d’être, Sure n’en a aucune. Il est juste là parce qu’il en avait envie, parce qu’il voulait cogner quelques guitares, et certainement pas que.
Le nom qu’il s’est choisi, slacker à mort, ne saurait cacher son amour 2012. Sic Alps, Pangea, Natural Child, les Memories, The Mallard, Jeffrey Novak, Guantanamo Baywatch, White Fence et bien entendu Ty Segall, autant d’artistes qui étaient 100% garage cette année-là et qui, depuis, ont disparu (incapable de s’adapter) ou se sont tournés vers un autre style. Sont-ils des traites, des infames vermines ? J’en connais un qui y répondrait : Sure !
TracklistSucks (EP, 2019)
1.
Water
2.
Silver Daddy
3.
We’re Sure Pt. 1
4.
We’re Sure Pt. 2
5.
Melted Gum
6.
Drain

Liens :

Post a comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *