MOAR, c’est un groupe originaire d’Anvers (Belgique, pas Pays-Bas) qui vient de faire paraître son 3ème album (si mes comptes sont bons) via Belly Button Records. On comprend dès la première seconde de n’importe lequel de ses morceaux que le groupe est obsédé par la garage pop, qu’il dort garage pop, qu’il mange garage pop, qu’il va aux toilettes garage pop… et les obsédés, on aime bien ça par ici. 

Ce nouvel LP donc, c’est Poppy Balboa, un ensemble de 8 morceaux qui tendent tous vers un seul et même objectif : une explosion de couleurs jusqu’à l’écoeurement. Avec MOAR, le garage est fluorescent, à la limite de la bubblegum pop distordue et saturée de soleil. Il me rappelle en cela Brace! Brace!

Sweet Lorretta” fait immédiatement le taf, le titre est parfaitement miaulé, c’est beau, c’est bon. Walking on Your Body“, le petit second, se montre à nous comme un titre de pop tout bien tout propre, mais MOAR en fait rapidement une nouvelle pièce où la saturation vient tendre vers une musique psychédélique. On retrouve d’ailleurs ce même élan sur l’ensemble de l’album et je dois d’ores et déjà avouer qu’une petite intermittence eut été la bienvenue.

Indeed” et sa country des vieux chemins américains semblent nous donner la retenue que l’on voudrait parfois, mais c’est plus fort qu’eux, MOAR retombe dans le bourrinage psyché façon Pop Art. Comme le faisant Andy Warhol, MOAR a trouvé sa formule et il l’épuise jusqu’à la moelle. Tout n’est finalement qu’une question de variations entre ses différents morceaux, une chose est sure, on ne lui reprochera pas d’être inconsistant. Et “Big Fox” de venir clôre la face A de cet album avec un rythme plus marqué dancefloors 1960.





Eat Rice” est un “titre ventre mou” : il vient compléter la maquette, mais s’il venait à disparaître, personne ne le remarquerait vraiment. Il en va différemment pour Dream Machine“. Tandis que la production de la voix est très intéressante, l’instru’ continue sur son élan de grunge fondu au soleil. On a bien compris à ce stade que MOAR n’en démordrait, seule la bubblegum psychée lui importe.

Green Toy Man” est nasillard, sa pop a laissé place à quelques fantômes qui font du bien parce qu’ils semblent nous éloigner de cette exposition permanente au soleil. Poppy Balboa est souvent une véritable canicule et le final de ce morceau, brumeux et noirâtre, vient enfin nous donner l’espoir d’un supplice à l’abri des irradiations. Elbow in The Sand” voudrait être plus MOAR qu’il ne pourrait pas. C’est un compliment.
Au final, il ne fait aucun doute que MOAR parvient à imposer son esthétisme de sorte que l’on reconnaisse ses morceaux sans difficulté. C’est déjà tout à fait énorme. Et peut-être que Poppy Balboa était nécessaire à cet égard, peut-être que le groupe devait en rajouter une couche. Mais maintenant que c’est chose faite, on attend un MOAR plus entreprenant, un MOAR qui aille chercher des sonorités plus noires et des morceaux plus inquiétants. C’est ce vers quoi tend sa musique, me semble-t-il. En attendant, on prendra volontiers un ultime coup de soleil en sa compagnie, convaincu que les titres qu’ils nous proposent sont un bel hommage à la production Pop Art.

(mp3) MOAR – Green Toy Man


Tracklist : Poppy Balboa (LP, Belly Button Records, 2018)
1. Sweet Lorretta
2. Walking on Your Body
3. Indeed
4. Big Fox
5. Eat Rice
6. Dream Machine
7. Green Toy Man
8. Elbow in The Sand


Liens :
Article sur Dog Date
Article sur Brace! Brace!

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