Album Review : Ty Segall – Goodbye Bread (Garage Rock)



Album Review : Ty Segall

Goodbye Bread



Ty Segall, Californien très peu connu en raison d’albums très peu accessibles, sort Goodbye Bread, un 5ème album pêchu et convaincant. Si les quatre précédents (sorti sous 3 ans) étaient noisy et parfaitement lo-fi, ce dernier joue de plus de nuances. Distorsions et riffs endiablés, deux mots (ok trois) qui caractérisaient fort bien Ty Segall. Il en va à présent autrement, sixties, bateaux et robes à col liseré. Toutefois, ne vous y trompez pas, Goodbye Bread demeure, sans son punk habituel, un joyeux bordel dans lequel il fait bon se noyer. L’album du jour est en réalité plus noir que les anciens, électrique et enflammé. Une évidence, Ty Segall ne se soucie qu’au son qu’il produit, sans considérations commerciales comme en atteste la pochette (à visualiser ici) tout à fait particulière (pas ne pas en dire autre chose). Cet état d’esprit est celui des artistes de Bay Area depuis plusieurs générations, des artistes aux influences diverses au biberon garage rock.



Côté influences donc, on relèvera volontiers des touches Ty Rex, Smashing Pumpkins, Stooges et Beatles. On pense parfois aussi au Tame Impala, ce groupe australien qui a déchiré la toile en 2010. “Goodbye Breaddégage à travers ce mash-up d’influences une atmosphère lourde, pesante et étouffante. Cet opus n’est composé que de bons titres, la deuxième partie de l’album étant particulièrement bien menée. Place à la critique détaillée :





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(conseillé pendant lecture de l’article)



  • Goodbye Bread : un bel instantané pop, un titre limpide pour annoncer la couleur : Goodbye Bread est l’album de la maturité, fini la vieille manie de balancer un son crado sans contrôle, Ty Segall fait son coming out d’artiste confirmé.

  • Califronia Commercial : “Califronia Commercial” et le suivant sont les deux titres de l’album qui semble faire état des hésitations de Ty Segall. Ce dernier semble ne pas avoir encore trouvé la voie exacte à emprunter entre son ancien rock garage et un son nouveau plus fouillé. La maquette de l’album a-t-elle était faite par ordre chronos ? Probable. Un homme tout de même à la guitare arrivant à la 60ème seconde.

  • Comfortable Home : des longueurs, “Comfortable Home” part d’une bonne intention mais est bien trop plat pour convaincre plus de 2 minutes durant. Wavves est bien meilleur dans un domaine très proche.

  • You Make The Sun Fry : en voilà un, façon Brian Jonestown Massacre, qui est franchement superbe. Aimer ce titre c’est aimer l’univers de Ty Segall, c’est aimé les balades torturées et les solos de guitare électrique.

  • I Can’t Feel It : Ty Segall vous propose d’entrer dans son univers, d’y fouiller les moindres recoins et surtout, de vous laisser bercer par ce rythme au tempo andante.

  • My Head Explodes : apparition d’une guitare acoustique qui n’est en fait qu’un leur : la deuxième moitié du titre vient dynamiter vos oreilles. “My Head Explodes” fait à lui seul de cet album un opus à posséder. La puissance de la guitare électrique et sans peu de pareilles, à écouter munit d’un casque qui n’a pas peur des basses.

  • The Floor : fer de lance d’un Ty Segall ouvert à de nombreux univers, “The Floor” étonne par ses nombreux changements de rythme, l’alternance entre acoustique / électrique et surtout, l’incroyable dextérité de notre artiste à produire des finals d’exception, en l’occurrence le meilleur de l’album.

  • Where Your Head Goes : Where Your Head Goes pose très rapidement ses fondamentaux : fini la rigolade, Ty Segall est encore cet artiste qui avait massacré (avec tant de plaisir) vos oreilles sur “Melted“. Je suis en revanche moins convaincu par cette bouilli sonore où la voix semble trop peu considérée.

  • I Am With You : un titre punk façon Violent Femmes (et dire que je n’ai toujours pas fait le moindre article sur ce groupe que j’écoute at least une fois par semaine) qui réjouira les plus subversifs d’entre vous. Une claque.

  • Fine : “Fine” et bien plus encore. Ty Segall signe un excellent final, digne d’un album qui marque l’année 2010.



Ty Segall fait de sa voix une force qui parvient, malgré le garage ambiant, à sortir du lot. Le tempo de l’album est assez lent et la production soignée, en voilà une explication. Une autre, plus forte encore, Ty Segall est à la recherche constante d’un rock minimaliste et pur, un rock sans fioritures ni effets de manche. Objectif atteint.



Cet opus me fait penser aux Beatles post-67 (album “Revolver”) lorsqu’ils s’essayaient à la musique psyché. Certes, ces derniers ne disposaient pas d’une Fender endiablé et d’une pédale fuzz, toutefois, ce brouillard pesant que révèle l’écoute de ces vieux titres est commun à ceux de Goodbye Bread. Un bien beau compliment.





Note : 8,2 / 10 (barème)





(mp3)
Ty Segall – I Am With You

(mp3) Ty Segall – My Head Explodes





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