Album Review : Fleet Foxes – Helplessness Blues (Folk)


Fleet Foxes est un peu à la musique ce que l’innocence est à la paix universelle. Leur second opus, “Helplessness Blues“, sortira le 3 mai prochain via le label Subpop et en sera la plus belle des démonstrations. En fait, il faut écouter cet album comme-ci vous découvriez le monde de la musique. Les Fleet Foxes délivrent une musique d’une pureté incroyable, les paroles laissent très largement places à des questions existentielles qui nous rappelle à de plus profondes pensées. Cet album doit être perçu comme une introspection de 5 hommes sincères, mise au service d’une orchestration grandiose. C’est une chance que de vivre cette contribution à la musique folk. Bien entendu, Robin Pecknold, le chanteur, y est pour beaucoup. Reconnu pour ses qualités humaines extraordinaires, celles musicales ne sont pas en reste.

Tous les titres de cet album évoluent sur plusieurs plans. Ils sont riches et reposants. Les principales influences tournent autour de Crosby Stills Nash & Young et Simon & Garfunkel. On y reconnait parfois même quelques passages du double blanc des Beatles. Les percussions font un travail splendide, mais plus que tout, les voix de nos 5 compères impose un respect impérial. Voici la critique détaillée :
  • Montezuma : une production très propre, un titre introductif qui assure l’essentiel et même plus : émotivité et profondeur, le tout sur fond de revival sixties. On retiendra notamment la première phrase marquante de l’album : “Could I wash my hands of just looking out for me ?“.
  • Bedouin Dress : une superbe démonstration folk. Ce titre est doté d’un énorme potentiel, du genre dont les écoutes par dizaines révèlent à chaque fois un peu plus de richesse. La encore, les Fleet Foxes imposent le respect, comment ne pas succomber ?
  • Sim Sala Bim : percutant. Sim Sala Bim fait partie de ces titres qui vous marquent. Les Fleet y dévoilent plusieurs de leurs facettes : très Woodstock sur les 2 premières minutes, c’est au coeur d’une fête gitane que l’on pénètre ensuite, le tout avec la même production de qualité. Sim Sala Bim fait se questionner : Fleet Foxes, le retour des grands groupes vagabons tel Crosby Stills Nash & Young ? La comparaison est loin d’être démérité …
  • Battery Kinzie : ce titre pêche pour avoir une musique un poil trop répétitive. En fait, on y aurait aimé un chouia plus d’emballement. Ce titre demeure bon pour dévoiler l’évidence : Fleet Foxes sont des grands fans de Simon & Garfunkel. Ça tombe bien, nous aussi.
  • The Plains / Bitter Dancer : The Plains est l’un des points forts de l’album (et ce n’est pas peu dire). L’arpège y est splendide, le chorus tout aussi convaincant. Si la première minute vous hypnotise, celles qui suivent vous obsèdent. Le talent de Crosby est omniprésent, on peut également y reconnaitre des similitudes vocales avec nos chers Local Natives, mais plus encore, les Fleet Foxes posent ici un principe fort : les voix de 2011, ce sont eux.
  • Helplessness Blues : des accords très ternaires, un titre à la structure classique, tous les éléments se trouvent là où ils se doivent d’être. Well done. La encore, le final est très Local Native-inspiré. Quelle folk !
  • The Cascades : envoutant plus que tout autre, The Cascades vous assure un voyage en pirogue en des temps où les westerns étaient réalité. Musique de film idéale, The Cascades est le titre qu’il fallait à cet album pour venir parfaire le tout. Une nouvelle fois, la qualité de l’enregistrement me frappe.
  • Lorelai : un titre sympathique, mais qui peut être a une place mal choisie. Le mettre dans le mou de l’album est peu être une erreur, il eut été parfait en introduction ou conclusion. Quoi qu’il en soit, Lorelai est un folk on ne peut plus classique, et tout ce qui nous provient des Fleet est bon à prendre, celui-ci y compris.
  • Someone You’d Admire : lorsque je vous disais que les Fleet Foxes étaient les voix de 2011. Someone You’d Admire est convenu, mais avec bien plus d’émotivité que Lorelai. En fait, ce titre eut été une franche réussite capable de faire connaitre n’importe quel autre groupe. Les Fleet paient le juste prix de leur réussite, l’album est d’excellente, on commence à se faire à l’idée.
  • The Shrine / An Argument : ce titre, un argument de plus aux génies des Fleet Foxes. Divisé en trois phases distinctes, chacune est un enchantement guidé par cette phrase : “Sunlight over me no matter what I do“. Durant la première tout le plaisir est de découvrir un poème mis en musique de la façon la plus sincère qui soit. La seconde est celle d’un extraordinaire réveil, ceux dont les rayons du soleil viennent accompagner l’éveil. La troisième enfin est faite d’une folk dont eux seuls sont actuellement capables : un cuivre, des percus, Fleet Foxes à son paroxysme.
  • Blue Spotted Tail : la beauté en toute simplicité. Un joli voyage au milieu des nuages, vous et la voix de Robin Pecknold. Idéal pour venir amorcer la conclusion de cet opus.
  • Grown Ocean : un final plus enjoué, une guitare très lo-fi, une voix façon studio, en bref la folk des premiers titres pour donner une couleur définitivement sixties à cet opus. Les dernières secondes sont quant à elles splendides.
Cet album fait appel à beaucoup de métaphores, très rarement la musique n’a été autant imagée et expressive qu’avec les Fleet Foxes. Les sonorités qui se dégagent sont incroyablement ensoleillées et je puis vous assurer que le rayonnement se fait de plus en plus sentir au fil des écoutes. Alors on félicite la beauté de l’album, le génie de ses membres, et on profite de ce don pour passer des journées aussi belles que leurs chansons.


Note : 9,2 / 10 (barème)



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